Sauf à ne rien voir ni comprendre de la modernité, l’on sait que les jeunes gens masculins de tous genres s’intéressent aux artifices de la beauté presque autant que les filles de même saison. Et que le parfum figure au premier plan de leurs plaisirs.
Le Garçon a donc été créé en pensant à ces moins de 20 ? 30 ? 35 ans ? Qui chaque jour s’envapent d’un nuage de sent bon. Pas vraiment capiteux mais plutôt joyeux, il s’ouvre sur un panier d’agrumes : belle bergamote de Calabre cueillie vers la fin du printemps -c’est-à-dire presque mûre mais pas encore confite-, mandarine bien rouge elle, et donc très fruitée, jus de citrons vert et jaune, acidulés, pimpants et même sans doute, effrontés…
La suite confirme : l’absolue de feuilles de verveine est une merveille hespéridée, concentré d’arômes puissants et frais tout à la fois, l’essence de géranium (dans laquelle les feuilles prennent une place importante) apporte une touche aussi rosée qu’affirmée quand l’œillet, piquetant le nez et la curiosité de son poivre, il relève l’impertinence déjà (pré)sentie.
Pour autant il ne s’agit pas d’une eau de Cologne et c’est le fond qui manque le moins : muscs blancs, fève tonka (biscuit écrasé, vanille et poussière de fond de poche), vétiver de java formidablement fumé, un peu terreux, racinaire avec un je-ne-sais-quoi d’herbe interdite. Ce qui, on l’espère, mettra tout le monde d’accord !