Et si l’on imaginait une fragrance estivale, quels attributs lui offririons-nous, de quoi serait-elle indissociable ? Pour certains l’huile solaire que les Français ont adopté dès les premiers congés payés de 1936, pour d’autres l’odeur du pop corn. La Maison LeBo Parfums a choisi une autre option : celle des fruits mûrs et des fleurs à leur apogée.
Évocation immédiate, le jus de la pêche blanche (la vraie, si suave et pourtant imperceptiblement acidulée) ; celui, plus sauvage de l’ananas et surtout, un peu pointue, un peu verte, celui de la mangue asiatique délicieusement exotique. Plus tard, un trio de ces fleurs qu’à contrario nous croisons tous les jours en nos terroirs : le muguet, rare, précieux et bien moins timide que l’on ne pense ; la rose dite damascena et dont chacun connaît les raffinés effluves ; le géranium, cousin de la précédente, et que pourtant l’on fréquente moins. On a tort : mélange de pétales veloutés et de feuilles duveteuses, c’est un bonheur quotidien aux balcons des maisons d’été.
Reste ce qui rémane, ce sur quoi se pose l’ensemble de la fragrance. Ici le parti pris est nettement ambré, construit autour du santal, du benjoin vanillé, de l’oud tant apprécié d’Arabie aux Philippines, d’ambre gris –celui relâché par la baleine qui le régurgite de ses tréfonds, puis qui mûrit au gré des flots et des intempéries avant d’être cueilli sur une plage de hasard-. Et de quelques pistils de safran pour illuminer l’ensemble d’un éclat de soleil éblouissant.